Opérée de la gorge sous hypnose, elle chante pendant l’intervention !

La chanteuse Alama Kanté, nièce du chanteur guinéen Mory Kanté, était opérée le 3 avril 2014 d’une tumeur de la gorge. La patiente n’a pas été endormie mais simplement mise sous hypnose. Une première mondiale.

L'hôpital Henri-Mondor de Créteil, où a été pratiquée la première opération de la gorge sous hypnose. Crédits photo : BERTRAND GUAY/AFP
L’hôpital Henri-Mondor de Créteil, où a été pratiquée la première opération de la gorge sous hypnose. Crédits photo : BERTRAND GUAY/AFP

Le chirurgien Gilles Dhonneur explique dans une interview au Parisien le refus de l’anesthésie générale : pour une chanteuse professionnelle spécialisée dans les chants traditionnels africains, il était impératif de pouvoir vérifier au cours de l’intervention que son «outils de travail» n’était pas abîmé. Maintenir la patiente éveillée permettait de la faire chanter en même temps. Alama Kanté n’a subi qu’une petite anesthésie locale au niveau de la gorge.

Le titre interprété, aussi touchant qu’impensable, s’entend très distinctement. « Tout le monde a retenu son souffle lorsque cela s’est arrêté, se souvient le médecin. La patiente est restée aphone quelques minutes. On lisait la peur sur son visage. » Quelques manipulations plus tard, le filet de voix brisait le silence et la tumeur était extraite. « Elle se rappelle de tout, affirme Gilles Dhonneur. Elle raconte très bien son bonheur lorsqu’elle a pu reprendre son couplet. »

Plus de deux mois après cette intervention, Alama Kanté a totalement récupéré et s’apprête à remonter sur scène pour promouvoir son nouvel album.

Les vertus de l’hypnose en anesthésie sont connues depuis 1992, date où elle est employée pour la première fois par le professeur Marie-Elizabeth Faymonville dans le service d’algologie-soins palliatifs du CHU de Liège. En France, son principal usage reste la lutte contre les douleurs aigues, par exemple chez les grands brûlés, même si les opérations sous hypnose se banalisent.

 

Sources : Le Parisien.

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